Quatuor vocal russe de Nice
Le Quatuor vocal russe de Nice a été fondé en 1978. La naissance à Nice d'un tel ensemble n'est pas fortuite. Fréquentée depuis le XIXème siècle par les russes, Nice devient après 1917 un des lieux où viennent se fixer un grand nombre d'émigrés. La tradition liturgique de l'église orthodoxe russe n'y a pas connu de rupture.
L'un des buts du Quatuor est de faire entendre la musique liturgique russe non comme une musique exotique, mais comme une musique européenne au cheminement original, dont la source est, comme pour les musiques sacrées occidentales, le chant monodique (ou " znamenny ". Ce chant est, dans la musique liturgique des pays slaves, le pendant du chant grégorien.
Le Quatuor vocal russe de Nice fusionne quatre timbres : un contre-ténor, un ténor, un baryton et une basse. Si le répertoire du Quatuor couvre toutes les époques de la musique sacrée de l'église russe, il s'attache plus particulièrement à l'interprétation de mélodies anciennes et d'œuvres des compositeurs de la première moitié du XXème siècle de l'Ecole de Moscou, très actifs dans le domaine liturgique jusqu'à la Révolution : KASTALSKY, KOPYLOV, BORTNIANSKY, TCHESNOKOV, TCHAIKOVSKY.
Certains s'étonneront du caractère intériorisé de ces chants. Il faut savoir que la tradition orthodoxe n'admet que la voix humaine dans la célébration liturgique. Par leur sobre intériorité, ces chants s'effacent devant l'essentiel, la prière.
Les quatre voix égalisent leur discours, ne cherchant pas à paraître, mais à être. La musique sert le texte. Ces textes très anciens, régulièrement utilisés dans les offices, sont communs à l'ensemble de l'église orthodoxe ; ils sont chantés en slavon, langue liturgique restée en usage dans l'église russe.