À l'aube des années 50, Django Reinhardt accomplit sa "révolution bop", entouré des jeunes loups du jazz français (Hubert Fol, Maurice Vander, Martial Solal, Pierre Michelot...). 65 ans après sa disparition, ces nouvelles textures sonores surprennent par leur étonnante modernité.
Son entièrement remasterisé.
Préface de David Reinhardt.
Les dernières années de sa vie marquent un total renouveau de la musique de Django Reinhardt. La réouverture du Club Saint-Germain, en février 1951, et le rapprochement avec la nouvelle vague du jazz français (le saxophoniste Hubert Fol en tête) inaugurent une nouvelle période créatrice dans la carrière du guitariste, riche en métamorphoses. Un cheminement personnel poursuivi depuis plusieurs années, intégrant la révolution du be-bop, conjugué au talent d’une nouvelle génération de musiciens (les pianistes Raymond Fol, Maurice Vander, Martial Solal, le contrebassiste Pierre Michelot…), débouche sur une œuvre flamboyante. Nouvelles sonorités, marquées par l’opulence de la guitare électrique. Nouvelles mélodies (Nuits de Saint-Germain des Prés, Flèche d’Or, Anouman…) et nouvelle(s) formule(s) instrumentale(s), répondant aux canons du jazz moderne.
Rassemblant l’intégralité des séances studio et des enregistrements live connus de cette période, entièrement remasterisés, ce coffret 3 CD offre l’accomplissement ultime de l’itinéraire du génial Manouche.
Découvrez l'intégralité de la Rétrospective Django Reinhardt ICI
Django Reinhardt naît en 1910 à Liberchies (Belgique) dans une famille d'artistes ambulants.
Son enfance est marquée par les voyages (Italie, Corse, Algérie). L'influence de son père, qui l'initie au violon, et celle d'un oncle guitariste constituent ses premiers contacts connus avec la musique. Dans le sillage du banjoïste Gusti Malha (pionnier de la valse gitane) et de Poulette Castro (maître de la technique à plectre), Django devient dès le milieu des années 20 un virtuose du banjo-guitare (à 6 cordes). Installé aux portes de Paris, il effectue ses premiers engagements professionnels avec des accordéonistes, dans les bals des faubourgs, et se distingue rapidement par son style et l'originalité de ses conceptions.
En novembre 1928, victime d'un incendie dans sa roulotte, il perd l'usage de deux doigts de la main gauche. S'ensuivra une convalescence longue et difficile, durant laquelle il va adapter sa technique instrumentale à son handicap. Au début des années 30, il découvre le jazz, qui s'impose à lui comme une véritable révélation.
La rencontre du violoniste Stéphane Grappelli conduira en 1934 à la formation du Quintette du Hot Club de France, première formation de jazz à cordes, dont le succès rayonne à travers l'Europe. Adepte de la guitare Selmer, Django devient un des premiers grands improvisateurs sur l'instrument acoustique. Séparé de Grappelli durant les années de guerre, il fonde un nouveau quintette avec clarinette. Cette période sera celle de ses plus grands succès (à l'image de sa composition la plus célèbre, Nuages).
Le déclin du swing et l'avènement du be-bop de Charlie Parker et Dizzy Gillespie occasionneront une évolution sensible de son jeu, notamment après son séjour aux Etats-Unis et sa tournée avec Duke Ellington, à l'hiver 1946-47. Après plusieurs années d'essais et de tâtonnements sur l'instrument amplifié, Django trouvera un nouvel équilibre et une maturité expressive d'une étonnante modernité à la guitare électrique à partir de 1951, jusqu'à sa mort, survenue le 16 mai 1953, d'une congestion cérébrale.
Considéré aujourd'hui, à l'égal des plus grands musiciens afro-américains, comme un des rares maîtres européens du jazz, son influence ne cesse de s'étendre, sur tous les continents (Europe, Amérique, Asie…).