Son entièrement restauré et remis au diapason
L’explosion sonore
À son retour des États-Unis, en février 1947, Django Reinhardt décide d’électrifier sa guitare. Entouré d’une poignée de fidèles, dont le clarinettiste Hubert Rostaing (alors au sommet de son art), le génial manouche revisite ses plus grands thèmes, transfigurés par l’électricité. Un expressionnisme sonore unique, qui préfigure avec 20 ans d’avance ce que sera l’avenir de la guitare.
« J’adore cette période souvent méconnue de Django. »
Philip Catherine
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Django Reinhardt naît en 1910 à Liberchies (Belgique) dans une famille d'artistes ambulants.
Son enfance est marquée par les voyages (Italie, Corse, Algérie). L'influence de son père, qui l'initie au violon, et celle d'un oncle guitariste constituent ses premiers contacts connus avec la musique. Dans le sillage du banjoïste Gusti Malha (pionnier de la valse gitane) et de Poulette Castro (maître de la technique à plectre), Django devient dès le milieu des années 20 un virtuose du banjo-guitare (à 6 cordes). Installé aux portes de Paris, il effectue ses premiers engagements professionnels avec des accordéonistes, dans les bals des faubourgs, et se distingue rapidement par son style et l'originalité de ses conceptions.
En novembre 1928, victime d'un incendie dans sa roulotte, il perd l'usage de deux doigts de la main gauche. S'ensuivra une convalescence longue et difficile, durant laquelle il va adapter sa technique instrumentale à son handicap. Au début des années 30, il découvre le jazz, qui s'impose à lui comme une véritable révélation.
La rencontre du violoniste Stéphane Grappelli conduira en 1934 à la formation du Quintette du Hot Club de France, première formation de jazz à cordes, dont le succès rayonne à travers l'Europe. Adepte de la guitare Selmer, Django devient un des premiers grands improvisateurs sur l'instrument acoustique. Séparé de Grappelli durant les années de guerre, il fonde un nouveau quintette avec clarinette. Cette période sera celle de ses plus grands succès (à l'image de sa composition la plus célèbre, Nuages).
Le déclin du swing et l'avènement du be-bop de Charlie Parker et Dizzy Gillespie occasionneront une évolution sensible de son jeu, notamment après son séjour aux Etats-Unis et sa tournée avec Duke Ellington, à l'hiver 1946-47. Après plusieurs années d'essais et de tâtonnements sur l'instrument amplifié, Django trouvera un nouvel équilibre et une maturité expressive d'une étonnante modernité à la guitare électrique à partir de 1951, jusqu'à sa mort, survenue le 16 mai 1953, d'une congestion cérébrale.
Considéré aujourd'hui, à l'égal des plus grands musiciens afro-américains, comme un des rares maîtres européens du jazz, son influence ne cesse de s'étendre, sur tous les continents (Europe, Amérique, Asie…).